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Collective Works

troisième volet du triptyque "Utopies d'hier et d'aujourd'hui"
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Photo Agnès Mellon

Chorégraphie Christine Fricker
Création 2020 pour 4 danseurs. Pièce Tout Public

Danseurs : Yendi Nammour (en alternance avec Aude Cartoux),
Gilles Viandier (en alternance avec Yoann Boyer), Jessy Coste, Jérôme Beaufils.
Conception : Christine Fricker
Costumes : Nicole Autard

Régisseurs : Vincent Guibal et Deborah Marchand
Production Cie Itinerrances / Pôle 164
Coréalisation : Klap Maison pour la danse et Marseille Objectif Danse
Coproduction : 3 Bis F lieu d’arts contemporains Aix en Provence
Soutiens : Cie TranS / Laurence Marthouret Nice
Résidences de création : Théâtre de l’Oulle Avignon / Studio Marseille Objectif Danse / Studio 3 Bis F Aix en Provence L’Entre-Pont Nice / Pôle 164 Marseille

Collective Works ( Ang.) travaux collectifs
Collectif ( adj.) communautaire, collégial, unanime, commun...
(nm) tribu, caste, groupe, clan, horde, communauté, smala…

Collective Works

ou la question paradoxale d’individus collectifs.

 

Collective Works  interroge les décisions prises collectivement pour le bien commun, co-habiter, co-construire, co-travailler,  faire image ensemble, chacun contribuant à faire co-exister les notions d’autonomie et de collectivité.

Ils sont 4 à effectuer des tâches ensemble sans se poser trop de questions.  Corps désenchantés, geste machinal, actions programmées, décisions communes dictées par un code tacite souvent aliénant.

Etre dans le faire  mais vouloir laisser faire.
Etre dans le contraint et vouloir aller vers le vivant.

Ils sont 4 à glisser du mécanique à l’organique, à passer de la tâche ritualisée à la jouissance,  à chercher à quitter des habitudes, à oser l’exagération, à déborder du cadre, à ébranler le réel, à mettre à mal certaines conventions sociales sans se censurer.

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Photo Agnès Mellon

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Photo Agnès Mellon

Le collectif comme le lieu de l’autorisation, lieu où accorder ses énergies sans pour autant s’effacer.

Ils ont choisi le collectif pour sa capacité à s’élever, à faire mieux ensemble que seul.e, à tendre vers  quelque chose de plus grand, tous les 4 partageant assez de valeurs communes pour se reconnaître dans le « Nous ».


Une joyeuse smala qui cherche à retrouver de la légèreté, pour s’éloigner de ses petits tracas,  pour s’évader vers  de nouveaux territoires, toujours ensemble mais en bousculant les marges.


Faire partie d’un tout sans en être, pour autant, un simple rouage, faire partie d’une énergie commune qui nous ressource, nous fait aller de l’avant, qui nous émeut. Faire partie d’un tout  sans hiérarchie, sans perdre son autonomie mais en valorisant la coopération.

Mon corps, il est comme la Cité du Soleil :
il n’a pas de lieu, mais c’est de lui
que sortent et que rayonnent
tous les lieux possibles, réels ou utopiques .
Michel Foucault.

Avoir envie de prendre dans la notion de collectif ce qu’il y a de plus positif...

 

et l’utopie serait de faire durer ces moments où l’on s’accorde sans être dilué dans la communauté, sans se heurter aux égos.

Etre ensemble dans une liberté jubilatoire de mouvement et de pensée partagés

A la question «  qui êtes-vous ? » chacun.e répond souvent en référence à l’appartenance à un groupe, à une famille d’esprit, à un clan.

Qu'en est-il de notre liberté de choix ?

 

  • Nos décisions sont-elles influencées ou même dictées par la loi du nombre, par les convenances sociales ?

  • Avez-vous toujours l’impression de décider par vous même ?

  • Et vous à quelles tribus appartenez-vous ?

  • Vous sentez-vous libre de venir rejoindre la nôtre sur le plateau ?

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Photo Damien Gault

Note d’intention

 

Après avoir plongé dans le singulier, dans la notion d’individu dans la pièce Me Myself and I et ses 3 auto portraits, je voulais questionner l’autre versant le collectif, être et faire ensemble.

Je  suis de nature indépendante et donc pas du genre à choisir le vivre en communauté, je n’ai pas le fantasme de celles des années hippies. Je préfère une utopie collective à l’utopie du collectif.

Je désire prendre, dans cette notion de collectif, ce qu’il renvoie de plus positif,  l’énergie, le soutien, l’entraide. Je décide de prendre dans celle de l’utopie, cette possibilité de se distancier et d’envisager d’autres possibles, d’autres relations à l’autre en préservant la pluralité.

Je préfère les actions solidaires aux aventures en solitaire, je préfère les pensées qui ouvrent des brèches à celles qui assènent de prétendues vérités.

J’assume une vision  moins confrontante, qui se situe du côté de la complicité, de la complémentarité.
Faire tout ensemble mais voir chaque personnalité. Faire le choix de ce qui rassemble plutôt que ce qui sépare.

J’interroge notre capacité au bonheur, bien mise à mal à notre époque et je pense comme Agnès Varda que «  les gens sont plus ou moins doués, plus ou moins combatifs pour le bonheur ».

Cette pièce parle de simplicité, dans le choix de la scénographie, dans les intentions des danseurs, être dans le plaisir simple à être ensemble.

Collective works est le 3ème volet du triptyque Utopies d’hier/ Utopies d’aujourd’hui.

Le Score projet participatif et Altered daily conférence dansée en classe de lycée sont les 2 autres volets qui parlent  de co responsabilité et de non hiérarchisation.

Ces 3 projets  montrent mon intérêt pour la philosophie des artistes américains Post Modernistes qui éclairent mon chemin.

 

Christine Fricker

Les gens sont plus ou moins doués, plus ou moins combatifs pour le bonheur
Le bonheur est une couleur, une saveur sur les choses

Agnès Varda

Le processus de création

 

Lors de nos 3 sessions de résidence dans 3 lieux différents, les éléments de la scénographie se sont imposés naturellement à nous. Ils nous ont permis, à chaque fois, de trouver, pour le début de la pièce, une situation où les 4 danseurs prenaient en charge collectivement des actions répétées. J'ai questionné l'équipe sur les thèmes de l'utopie, du bonheur, de la socialité.

La nécessité de la parole est apparue, cela a contribué à mettre à jour des échanges de point de vue sur un même thème.

Puis est venue la question de la liberté des corps, d'une coopération dansante, l'envie d'un corps plus organique, d’une organisation plus sensuelle, d'une motricité partagée.

L'empathie du public est aussi une question récurrente dans ma démarche qui a orienté notre dernière résidence. Une communauté de danseurs sur scène face une communauté de spectateurs dans la salle, la réunion d'un collectif face à un autre collectif, comment estomper cette frontière ?

 

Quelles situations "pour que les danseurs et le public fassent équipe" ?

Anna Halprin

Scénographie

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Photo Damien Gault

En référence à l’Arte Povera, mouvement artistique italien dans les années 60, une attitude pour élever la pauvreté des matériaux et des moyens au rang d’art.Ce courant,  qui revendique une autre société plus humaniste, rentre complètement en résonance avec le propos des utopies.L’ utilisation de matériaux bruts, issus du quotidien tels que cartons et tapis s’est imposée lors des premières résidences de recherche.

J’ai choisi ces objets  pour leur capacité à évoquer le voyage, le tapis nous renvoyant au concept d’hétérotopie de Michel Foucault, moyen de parcourir le monde, de se transformer en Radeau de la Méduse. Il peut aussi devenir un écran de cinéma où l’on y projette tous nos rêves.

Les cartons, matériaux de récupération, pour leur qualité de transformation qui nous parlent de simplicité,de fragilité, de trivialité.

Dans une époque ultra connectée, où l’art se consomme, les cartons, qui sont souvent rejetés, qui peuvent devenir des abris de fortune, apportent du poétique, du sensible.

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